Le 24 octobre dernier, nous apprenions que l’enveloppe jurassienne pour les subsides à la caisse maladie allait gonfler, mais que les bénéficiaires toucheraient moins en 2017. Le canton relevait qu’il ne serait pas possible de maintenir le cercle des bénéficiaires au même niveau qu’en 2016. En d’autres termes, l’augmentation des primes en 2017 ne pourra pas être colmatée pour les personnes à revenus modestes, quand bien même l’enveloppe pour le canton du Jura passera à 49.6 millions.
Indépendamment des personnes qui perçoivent des subsides pour les primes de caisse maladie, une large franche de la population est soumise à verser l’intégralité des primes, la classe moyenne en particulier. Pour évaluer la situation en 2017, nous avons réalisé un tableau qui contient deux données significatives, l’évolution des primes des caisses maladie depuis l’an 2000, en Suisse et dans le Jura, ainsi que les déductions fiscales durant la même période.
urant la période 2000-2017, l’inflation a été de 7.8% ; autrement dit la prime de Fr. 237.61 en l’an 2000 aurait dû passer à Fr. 256.14. Or, enfer et damnation, elle sera dans le Jura de Fr. 488.09, soit une augmentation de 105% ! Pour illustrer notre raisonnement, nous avons pris pour exemple une famille de 5 personnes , composée de deux parents, d’un étudiant adulte et de 2 enfants de moins de 18 ans. En 2000, les primes de caisses maladie revenaient à Fr. 8972.- par année ; elles sont passées à Fr. 19’866.- en 2017, soit une augmentation de 121.4% !
Pour aider les familles à faire face aux dépenses –obligatoires rappelons-le,- des primes des caisses maladie, les cantons accordent des déductions fiscales qui sont adaptées au taux d’inflation. Ainsi donc, les déductions ont évolué : si elles étaient de Fr. 4’000.- par couple et Fr. 350.- pour les étudiants adultes et les enfants, notre famille pouvait déduire Fr. 5050.- par année en 2000. A charge de la famille restaient Fr. 3922.-.
Depuis lors, les choses ont bien changé : les primes de base coûteront à notre famille, en 2017, la somme pharaonique de Fr. 19’866 alors que les déductions fiscales ne seront que de Fr. 9150.-. A charge de notre famille la somme de Fr. 10’894.- !
Deux remarques s’imposent : d’une part les primes des caisses maladie augmentent à une vitesse inacceptable, mais d’autre part les déductions fiscales ne suivent pas ces augmentations. En d’autres termes, les familles perdent chaque année de leur pouvoir d’achat, environ Fr. 6’000.- depuis l’an 2000. De belles vacances se sont envolées…
La loi sur les impôts détermine les déductions fiscales. En 2016 elles étaient encore de Fr. 2’600.- pour les adultes et de Fr. 760.- pour les moins de 18 ans. En 2017, en raison de la déflation calculée en 2015 à -1.31%, les déductions fiscales diminueront respectivement à Fr. 2550.- pour les adultes et Fr. 750.-.
Un constat s’impose : l’étranglement financier auquel sont confrontés les contribuables de la classe moyenne est patent. Leur pouvoir d’achat s’érode au fil des années. Si la problématique des primes des caisses maladie relève de la compétence des Chambres fédérales, la loi d’impôt qunt à elle est du ressort du Parlement. C’est à ce niveau-là que nous interviendrons prochainement pour adapter la loi sur les impôts aux nouvelles données des primes des caisses maladie.
Jean-Daniel Tschan
Député PCSI
Le Noirmont