Le Parlement jurassien a approuvé mercredi 30 janvier dernier la réponse du Gouvernement à la consultation fédérale sur la révision de la loi sur l’approvisionnement en électricité (ouverture complète du marché, réserve de stockage et modernisation de la régulation du marché). Seule la gauche y a manifesté son opposition et conséquemment soutenu l’isolement et le renfermement de la Suisse sur elle-même, une fois de plus.
Différents éléments sont récemment intervenus sur la scène de l’énergie électrique européenne. Samedi 22 janvier 2019, la commission allemande sur le charbon a décidé que l’Allemagne « devrait fermer toutes ses centrales à charbon en 2038 ». Ainsi donc notre voisin du Nord produira et polluera en conséquence l’Europe encore une vingtaine d’années. Sixième émetteur mondial de gaz équivalent CO2, l’Allemagne va continuer à produire à bas coût de l’électricité avec du charbon durant une vingtaine d’années. Elle a des ressources puisque des milieux économiques ont d’ores et déjà annoncé qu’ils iraient s’approvisionner en Pologne et en République tchèque si le prix de l’électricité était trop élevé. Avec un marché européen ouvert à la concurrence, l’influence des électriciens allemands aura pour conséquence une pression déterminante sur le prix du kWh en Suisse. Actuellement seuls les grands consommateurs, notamment les entreprises, ont accès au libre marché qui sera prochainement ouvert à toute la population.
Autre élément de réflexion, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) avait déjà pronostiqué qu’il y aurait trop d’électricité jusqu’en 2035. La décision allemande renforce encore les convictions des personnes lucides qui estiment qu’il faut prendre le temps de réfléchir avant d’implanter des centaines d’éoliennes sur les chaînes jurassiennes. Le marché de l’électricité européen ouvert, les consommateurs suisses, grands et petits, ne seront plus dépendants des distributeurs actuels qui se remplissent allègrement les poches.
La poursuite de l’exploitation de mines de charbon à ciel ouvert dans toute l’Europe, et en Allemagne jusqu’en 2038, constitue un nouvel élément à la discussion sur l’acceptation du Plan sectoriel éolien soumis prochainement au Parlement jurassien. Nous avons toujours proposé de « réfléchir avant d’agir » sur le thème du développement des énergies renouvelables. Pourquoi ne pas préserver nos magnifiques paysages alors que nos « cousins germains » se donnent le droit de polluer à tire larigot pour produire du courant à bas prix ?
L’avenir énergétique repose sur l’exploitation du solaire, qui vise à promouvoir de nouvelles technologies et à développer l’individualisation des foyers suisses en approvisionnement électrique.
Jean-Daniel Tschan
Le Noirmont, le 30 janvier 2019
