Au lendemain de la décision de l’assemblée communale d’interdire l’implantation d’éoliennes industrielles, les réactions ne se sont pas fait attendre. Nous relèverons en particulier celle du gouvernement qui, par M. Receveur, ministre de l’environnement, « propose de privilégier le label public pour éviter que les habitants s’opposent aux « colonisateurs des crêtes », sous-entendu les promoteurs privés ».
Par 93 voix contre 36, les citoyens-nes de Bourrignon ont montré leur hostilité aux éoliennes. La clarté de ce vote démontre que les uns et les autres ne veulent pas subir les saccages des paysages et les nuisances de toutes sortes de celles et ceux qui vivent, au quotidien, les sarcasmes de ces machines industrielles, à Saint-Brais et au Peuchapatte.
Dans un premier temps, le gouvernement, en critiquant les « colonisateurs des crêtes », omet de préciser que c’est lui-même, par ses différents services, qui a accéléré les processus d’implantation des éoliennes industrielles aux Franches-Montagnes. Il est de notoriété publique que l’opacité et la précipitation données à ces projets ont largué au loin les critères objectifs pour de telles constructions ; de plus, les études d’impact ont été purement et simplement bâclées. C’est ce que va démontrer le service juridique de Librevent.
Ensuite le gouvernement jurassien, après les expériences désastreuses qu’il a initiées, a beau rôle de s’en prendre aux promoteurs de l’énergie éolienne, alors qu’il leur a offert les clés des champs des Franches-Montagnes.
Le l’amateurisme gouvernemental a ouvert les portes à des magouilles inqualifiables :
– signatures de juteux contrats avec obligation pour les contractants de ne pas se plaindre des nuisances ;
– contrats unilatéraux qui précisent que les concessionnaires de parcelles ne peuvent résilier après 20 ans ;
– versement de sommes indues à des privés et à des communes.
Finalement, tout un chacun aura constaté que l’implantation d’éoliennes industrielles sur les crêtes jurassiennes, que le canton veut promouvoir malgré l’opposition des populations concernées, est moins motivée par une réelle volonté d’apporter une solution aux problèmes énergétiques que par une manne financière bienvenue pour certaines communes.
Chacune et chacun a perçu que les 800 éoliennes prévues dans l’Arc jurassien pour couvrir 2% de la consommation suisse n’est qu’un pis-aller à comparer aux besoins réels pour supprimer, en 2030, les 5 centrales nucléaires en fonction en Suisse.
D’autres énergies, moins dévastatrices en termes de paysages et de nuisances sur les humains et les animaux, doivent être retenues telles l’énergie solaire, les microturbines intégrées au réseau d’eau, la géothermie, la biomasse. Librevent espère que la stratégie énergétique 2035 mise en place par le Gouvernement jurassien proposera des solutions en conformité avec l’opinion de la population qui a exprimé son vœu de reléguer, dans le Jura, l’énergie éolienne.
Afin de donner un signal fort aux autorités communales et cantonales, les membres de Librevent sont en train de lancer, dans plusieurs villages des Franches-Montagnes, des initiatives locales pour interdire la construction d’éoliennes sur leur territoire.
© Crédit photo : Arcinfo.ch